

Le prince Harry quitte son association en Afrique, déchirée par un conflit interne
Le "coeur lourd", le prince Harry a renoncé à être le parrain de son association caritative en Afrique, créée en 2006 à la mémoire de sa mère Diana et déchirée par un conflit interne, un nouveau coup dur pour le prince qui s'est exilé aux Etats-Unis.
Le duc de Sussex, qui a annoncé mardi soir sa démission commune avec le cofondateur de l'organisation Sentebale, le prince Seeiso du Lesotho, s'est dit "sous le choc" après un conflit avec la présidente du conseil d'administration, l'avocate zimbabwéenne Sophie Chandauka.
"C'est le coeur lourd que nous avons démissionné de nos fonctions de parrains de l'organisation jusqu'à nouvel ordre, en signe de soutien et de solidarité avec les membres du conseil d'administration qui ont dû faire de même", ont-ils annoncé dans un communiqué.
Le duc de Sussex a cofondé cette organisation lorsqu'il avait 21 ans, pour poursuivre le travail de sa défunte mère, la princesse Diana, très engagée dans la lutte contre le sida.
Sentebale oeuvre notamment auprès des enfants et des jeunes rendus orphelins par l'épidémie de sida au Lesotho, petit pays pauvre et enclavé dans l'Afrique du Sud, et du Botswana voisin.
"Ce qui s'est passé est impensable. Nous sommes sous le choc d'avoir à faire cela", ont-ils déclaré.
Les cinq membres du conseil d'administration de l'organisation avaient tous réclamé le départ de leur présidente Sophie Chandauka, 47 ans, qui a pris ses fonctions en juillet 2023.
Celle-ci a toutefois tenté d'empêcher sa révocation en portant l'affaire devant la Haute Cour de Londres, ce qui a entraîné leur démission collective.
L'avocate s'est défendue dans un communiqué, affirmant avoir "osé dénoncer les problèmes de mauvaise gouvernance, de gestion défaillante, d'abus de pouvoir, d'intimidation, de harcèlement, de misogynie" et de racisme envers les femmes noires au sein de l'ONG.
Elle a également dit avoir "dénoncé les membres du CA", sans plus de détails, auprès du régulateur britannique Charity Commission.
"Il y a des gens qui se comportent comme s'ils étaient au-dessus des lois (...), puis jouent la carte de la victime et utilisent la presse, qu'ils méprisent, pour nuire à ceux qui ont le courage de contester leur conduite", a fustigé Sophie Chandauka.
- "Situation intenable" -
Les raisons de ce conflit interne restent encore floues, mais le journal The Times rapporte que Sentebale connaissait des difficultés depuis plusieurs mois.
L'organisation basée au Royaume-Uni avait annoncé en décembre que ses opérations seraient transférées en Afrique australe, pour "implanter les postes de direction les plus importants près de ses programmes".
Dans la foulée, son directeur général Richard Miller avait annoncé sa démission.
Alors âgé de 19 ans, le prince Harry avait passé deux mois au Lesotho en 2004, un séjour qui l'a amené à créer deux ans plus tard cette ONG, qui gère notamment des programmes éducatifs à destination des jeunes.
Son rôle de parrain de Sentebale est l'un des rares engagements caritatifs qu'il a conservés après sa rupture explosive avec la monarchie britannique en 2020, et la perte de ses patronages royaux.
Peu après l'annonce choc de son départ aux Etats-Unis avec sa femme Meghan, le duc de Sussex avait réservé sa première prise de parole publique à un dîner de l'ONG, à laquelle il est très attaché. "Je veux que ce soit clair: nous n'allons pas vous laisser tomber", avait-il alors promis.
"Nous sommes dévastés que la relation entre les membres et la présidente du conseil d'administration se soit irrémédiablement détériorée, créant une situation intenable", a-t-il déploré mardi avec le prince Seeiso.
Les deux fondateurs ont aussi partagé "leurs inquiétudes" auprès de la Charity Commission.
Cette institution britannique a indiqué à l'AFP avoir été mise "au courant" de ces problèmes internes, et être en train de les "évaluer" avant de potentielles actions.
Un porte-parole de l'ONG a indiqué à l'AFP que le conseil d'administration avait été "restructuré" mardi.
Il a également précisé ne pas avoir reçu les démissions des deux cofondateurs.
P.Darmody--IP