Le sort du sanglier Rillette suspendu à la justice administrative
Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit se prononcer dans les prochains jours sur la demande examinée lundi de la propriétaire de Rillette, un sanglier apprivoisé, de faire suspendre la décision préfectorale qui l'interdit de garder l'animal.
Élodie Cappé, à la tête d'une écurie privée près de Chaource (Aube), a recueilli en avril 2023 ce marcassin femelle d'un mois, depuis devenu une adulte de 100 kg habituée aux humains.
Mais, alors qu'elle a tenté de faire régulariser auprès des services préfectoraux la détention de cette laie, Élodie Cappé s'est vue notifier plusieurs refus.
Une position réitérée par le représentant de la préfecture lors de l'audience lundi, rappelant notamment que "la déclaration (devait) être préalable à l'acquisition de l'animal".
"Excusez-moi, je ne pouvais pas prévoir que j'allais trouver Rillette un matin en me levant", a répliqué Élodie Cappé à l'audience.
Pour son avocat, Karl Burger, "Élodie Cappé remplit l'intégralité des conditions de l'arrêté de 2018" sur les règles générales de détention d'animaux d'espèces non domestiques: "Rillette est vaccinée et stérilisée. Elle vit dans un enclos sécurisé par rapport aux tiers et aux animaux sauvages. Dans son enclos, elle a tout le confort".
Dans une lettre écrite à Mme Cappé fin décembre, le parquet de Troyes a demandé que Rillette soit transférée dans un centre de dressage d'animaux acteurs situé dans le Loiret. Mais ce centre s'est finalement désisté, a appris l'AFP directement auprès de cette société.
Me Burger justifie la saisine en référé du tribunal par le fait que sa cliente "risque une condamnation pénale" et que "l'animal peut à tout moment être saisi et/ou euthanasié".
Saisi en septembre par l'Office français de la biodiversité (OFB), le parquet de Troyes avait alors "donné pour instruction de notifier à (Élodie Cappé) un délai de deux mois pour régulariser la situation" en remettant Rillette à une structure adaptée. " À défaut de régularisation, l'euthanasie (peut) être envisagée", avait écrit la procureure de Troyes en décembre.
Le juge des référés doit rendre sa décision "dans quelques jours".
L'affaire connaît un fort écho populaire et médiatique depuis plusieurs semaines. Samedi, une marche de soutien à Rillette a réuni à Chaource près de 500 personnes, a rapporté l'Est éclair. Parmi elles figuraient les chroniqueurs de C8 Yann Moix et Éric Naulleau, a indiqué ce dernier sur X. En décembre, Brigitte Bardot avait aussi imploré sur X la "grâce" de Rillette.
T.Gallagher--IP