Le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes otages à Gaza
Quatre Israéliennes doivent être libérées samedi lors du prochain échange d'otages contre des prisonniers palestiniens, a annoncé mardi le Hamas au troisième jour d'un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza.
Le Qatar, qui a mené les négociations avec les Etats-Unis et l'Egypte, s'est dit "confiant" mardi dans la mise en oeuvre de l'accord de trêve, après des doutes sur sa solidité émis par le président américain, Donald Trump.
Le porte-parole de la diplomatie qatarie a cependant souligné que "la moindre violation par l'une des parties ou une décision politique (...) pourrait évidement conduire" à "l'effondrement" du cessez-le-feu.
Dès les premières heures de la trêve, des centaines de camions chargés d'aide humanitaire ont commencé à entrer dans le territoire palestinien en ruines, pendant que des milliers d'habitants de Gaza déplacés par la guerre se précipitaient pour retrouver leur terre.
Après la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens détenus par Israël, le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes retenues dans la bande de Gaza, lors du deuxième échange prévu par l'accord de trêve, a annoncé à l'AFP Taher al-Nounou, un haut dirigeant du mouvement.
Selon l'armée israélienne, "trois ou quatre femmes enlevées" seront libérées chaque semaine.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 91 sont encore retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
"Ce n'est pas notre guerre, c'est la leur. Mais je ne suis pas confiant", a déclaré M. Trump, interrogé sur les chances d'une trêve durable.
- "Plus jamais de menace" -
Donald Trump a exercé une intense pression sur Israël, allié des Etats-Unis, pour qu'un accord soit conclu avant son investiture et avait aussi menacé le Hamas de vivre "l'enfer" si les otages n'étaient pas libérés.
A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le président républicain a réaffirmé son soutien à Israël en révoquant un décret de son prédécesseur, Joe Biden, qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi avoir lancé une opération militaire dans la zone autonome de Jénine, en Cisjordanie, visant à y "éradiquer le terrorisme," selon le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. L'opération a fait six morts, selon l'Autorité palestinienne.
En félicitant lundi Donald Trump, Benjamin Netanyahu avait déclaré vouloir s'assurer que la bande de Gaza "ne présente plus jamais de menace pour Israël", après avoir auparavant dit qu'il se réservait le droit de reprendre la guerre.
Le Hamas a lui affirmé que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël.
Durant la première phase de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés en échange d'environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l'armée israélienne doit se retirer d'une partie du territoire.
Cette trêve initiale de 42 jours doit permettre l'entrée chaque jour de 600 camions d'aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé par Israël.
Lundi, 915 camions sont entrés à Gaza, a annoncé l'ONU. Un porte-parole des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke, a précisé qu'aucun pillage ni attaque de convoi n'avait été signalé pendant les deux premiers jours.
- "Seulement des ruines" -
Dès dimanche, des milliers de Palestiniens, déplacés comme la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire, ont pris la route au milieu d'un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d'immeubles éventrés.
"Nous sommes finalement chez nous. Il n'y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c'est notre maison", a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.
Les mêmes scènes se répètent du nord au sud.
"Les destructions ont visé des établissements d'enseignement et de santé, les installations civiles, les installations municipales, les réservoirs d'eau, les réseaux d'eau et d'égouts", a témoigné à l'AFP Ahmed Al-Soufi, le maire de Rafah, dans le sud de Gaza. "Mais nous reconstruirons Rafah une fois de plus", a-t-il assuré.
L'accord de trêve conclu le 15 janvier nourrit l'espoir d'une paix durable dans le territoire, mais la suite du calendrier reste incertaine.
Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir.
Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
G.Beary--IP